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Les portes ouvertes

Bertrand Lemaire

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L'Église «en sortie» est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n'importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l'appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois c'est être comme le père du fils prodigue, qui laisse les portes ouvertes pour qu'il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra...  (Extraits de: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François)

Les portes ouvertes 

L'Eglise est une Mère qui tient en permanence la porte de sa maison grande ouverte, elle sait aussi fermer les yeux sur les chaussures non cirées de son fils, sur le visage boutonneux et les cheveux longs de son adolescent. C'est ainsi que cette mère, sans quitter le seuil de sa maison, est «de sortie» vers les «périphéries», elle est habitée en permanence par le cœur du Père de l'enfant prodigue.

«L'Église "en sortie" est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n'importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l'appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route. Parfois c'est être comme le père du fils prodigue, qui laisse les portes ouvertes pour qu'il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra».

Faut-il fermer nos églises pour éviter les «fric-frac» et les «casseurs» ?

«L'Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d'avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu'un veut suivre une motion de l'Esprit et s'approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d'une porte close».

Dépassant l'édifice matériel que sont nos églises le Pape François aborde de façon extrêmement audacieuse l'accès aux portes qui conduisent aux sacrements ! Sont-ils récompenses ou médicaments ?

«Mais il y a d'autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n'importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est "la porte", le Baptême. L'Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n'est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles.

Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l'Église n'est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile».

L'itinéraire choisi par le Pape François a de quoi nous surprendre ! Peut-être son choix est-il révélateur du «fil rouge» à travers lequel il souhaite promouvoir demain la grande aventure de la «nouvelle évangélisation» ...

«Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu'une Église malade de la fermeture et du confort de s'accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d'être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures».

La conclusion de ce chapitre, pour les occidentaux que nous sommes, constitue une sévère mise en garde envers le confort de certaines de nos certitudes qui ne découlent pas directement de l'Evangile.

«Plus que la peur de se tromper j'espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt : "Donnez-leur vous-mêmes à manger"».

Et Lo Tedhal dans tout cela ...

Gardons notre regard fixé sur le Christ, Il a vécu toutes les situations dramatiques que traverse l'humanité. Sa manière de les vivre, depuis le dénuement de la crèche jusqu'à l'abjection de la Croix, en passant par le doute de certains de ses disciples, le reniement du chef des apôtres, la trahison de l'un des siens, l'abandon de tous, l'ingratitude de son peuple, le mépris et la persécution des autorités religieuses, la lâcheté de Pilate, sa solitude aux pires heures de sa vie, son angoisse sous le poids des péchés des hommes, son horreur de la mort qu'Il a acceptée malgré tout par amour pour chacun d'entre nous. Conformons notre vie à la sienne, comme l'ont fait les saints canonisés ou non. Ils ont prouvé que cette manière de vivre est possible, libératrice et source de joie. (Tiré de «A la source de l'Evangile»)


   


 


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