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La nouvelle idolâtrie

Bertrand Lemaire

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Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l'argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu'elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l'être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles. L'adoration de l'antique veau d'or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l'argent et dans la dictature de l'économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l'économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l'absence grave d'une orientation anthropologique qui réduit l'être humain à un seul de ses besoins : la consommation...  (Extraits de: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François)

La nouvelle idolâtrie 

Que nous soyons Ministre des finances ou pousseurs de caddy au super marché, nous sommes tous concernés par le sujet « crucial » abordé par le saint Père !

Quel rapport à l'argent entretenons-nous dans notre vie de « tous les jours » ? Comment parvenir à nos rêves bien légitimes : un « petit plus » pour notre voiture, pour nos vacances, pour notre promotion ou notre parure vestimentaire, etc. ...

Où se situe, en vérité, la bonne limite à tous ces souhaits qui nous sont si présents ?

De tous temps, la course à l'argent a fait partie de la nature blessée de l'homme ! Ne sommes-nous pas arrivés aujourd'hui à un sommet tel, que le monde risque d'exploser face l'excès du trop, contre l'excès du rien : richesse et pauvreté deviennent les deux pôles d'un arc électrique qui peut faire sauter le vivre ensemble sur la planète !

Qu'en pense notre Pape François ?

Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l'argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu'elle a, à son origine, une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l'être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles.

Le veau d'or aujourd'hui ? C'est la « consommation » ...

L'adoration de l'antique veau d'or a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l'argent et dans la dictature de l'économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l'économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l'absence grave d'une orientation anthropologique qui réduit l'être humain à un seul de ses besoins : la consommation.

Un virus contamine l'ensemble de la filière des décideurs dans le monde :

Une nouvelle tyrannie invisible s'instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d'achat réel. S'ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L'appétit du pouvoir et de l'avoir ne connaît pas de limites.

Solennellement, le Pape François lance un rappel aux « Grands » de ce monde :

En ce sens, j'exhorte les experts financiers et les gouvernants des différents pays, à considérer les paroles d'un sage de l'antiquité : « Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c'est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs ».

Y a-t-il une ségrégation entre riches et pauvres dans le cœur du Pape ?

L'argent doit servir et non pas gouverner ! Le Pape aime tout le monde, riches et pauvres, mais il a le devoir, au nom du Christ, de rappeler que les riches doivent aider les pauvres, les respecter et les promouvoir. Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l'économie et de la finance à une éthique en faveur de l'être humain.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

La richesse peut s'entendre de bien des manières. Au delà d'une catégorie sociale, on peut l'entendre de l'esprit de possession, de l'attachement. Certains sont très attachés au peu qu'ils ont tandis que d'autres sont détachés par rapport à de grands biens. De nombreux saints, issus de familles nobles et aisées, ont choisi la voie du détachement, sachant user de leurs richesses pour rendre heureux les plus démunis.

Réfléchissons à l'usage que nous faisons de ce que nous possédons. Tout nous vient du Seigneur, même le fruit de notre travail.

Et ce qu'il nous a confié est pour l'usage de tous les hommes. Partager tous les biens, distribuer le surplus de nos richesses nous permettent d'être plus libres pour le suivre et de vivre déjà dans un climat de communion entre tous, préfiguration de ton Royaume. Essayons de déployer autant d'énergie pour « assurer » notre vie éternelle que nous en mettrions à « réaliser une affaire » ! Que tous nos efforts, toute notre intelligence, toute notre audace soient au service de notre vocation de chrétiens dans le monde ! (D'après l'Evangile en prières)


   


 


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