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«C'est à moi que vous l'avez fait»

Bertrand Lemaire

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De nos jours, de toutes parts on demande une plus grande sécurité. Mais, tant que ne s'éliminent pas l'exclusion sociale et la disparité sociale, dans la société et entre les divers peuples, il sera impossible d'éradiquer la violence. On accuse les pauvres et les populations les plus pauvres de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d'agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l'explosion...  (Extraits de: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François)

«c'est à moi que vous l'avez fait» 

En bon «thomiste», le Pape François commente le grand principe de «la tranquillité de l'ordre» qui représente la condition essentielle d'une paix durable. Pour y parvenir le chemin est ardu et comporte des exigences incontournables, notamment le rejet de l'exclusion sociale qui provoque immanquablement le terreau de la violence, de l'agression et même de la guerre.

«On accuse les pauvres et les populations les plus pauvres de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d'agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l'explosion. Quand la société –locale, nationale ou mondiale – abandonne dans la périphérie, une partie d'elle-même, il n'y a ni programmes politiques, ni forces de l'ordre ou d'intelligence qui puissent assurer sans fin la tranquillité».

Quelle que soit la solidité apparente d'une société, l'injustice représente un mal qui, tôt ou tard, en ruinera les bases.

«De même que le bien tend à se communiquer, de même le mal auquel on consent, c'est-à-dire l'injustice, tend à répandre sa force nuisible et à démolir silencieusement les bases de tout système politique et social, quelle que soit sa solidité».

L'exagération de la «consommation», source de nos maux....

«Les mécanismes de l'économie actuelle promeuvent une exagération de la consommation, mais il résulte que l'esprit de consommation effréné, uni à la disparité sociale, dégrade doublement le tissu social».

La disparité sociale nourrit les risques de guerres.

«De cette manière, la disparité sociale engendre tôt ou tard une violence que la course aux armements ne résout ni résoudra jamais. Elle sert seulement à chercher à tromper ceux qui réclament une plus grande sécurité, comme si aujourd'hui nous ne savions pas que les armes et la répression violente, au lieu d'apporter des solutions, créent des conflits nouveaux et pires».

Quelles qu'en soient les idéologies, la corruption règne en maître dans de nombreux pays.

«Certains se satisfont simplement en accusant les pauvres et les pays pauvres de leurs maux, avec des généralisations indues, et prétendent trouver la solution dans une "éducation" qui les rassure et les transforme en êtres apprivoisés et inoffensifs. Cela devient encore plus irritant si ceux qui sont exclus voient croître ce cancer social qui est la corruption profondément enracinée dans de nombreux pays – dans les gouvernements, dans l'entreprise et dans les institutions – quelle que soit l'idéologie politique des gouvernants».

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Tu nous rappelles le privilège que tu accordes aux pauvres, que tu associes souvent aux «doux» et aux «humbles», c'est-à-dire ceux qui mettent en toi toute leur confiance. «Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait» (cf. Mt 25, 31-45) : nous comprenons mieux, à la lumière de la parabole du riche et de Lazare, l'importance de cette parole. Nous recueillerons ce que nous aurons semé. Tout dépend de notre capacité à ouvrir les mains pour donner ou à les refermer pour posséder. (D'après l'Evangile en prières)


   


 


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