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l'Église, le sel de la terre

Bertrand Lemaire

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Malgré tout le courant séculariste qui envahit la société, en de nombreux pays, – même là où le christianisme est minoritaire – l'Église Catholique est une institution crédible devant l'opinion publique, fiable en tout ce qui concerne le domaine de la solidarité et de la préoccupation pour les plus nécessiteux. En bien des occasions, elle a servi de médiatrice pour favoriser la solution de problèmes qui concernent la paix, la concorde, l'environnement, la défense de la vie, les droits humains et civils, etc. Et combien est grande la contribution des écoles et des universités catholiques dans le monde entier ! Qu'il en soit ainsi est très positif. Mais quand nous mettons sur le tapis d'autres questions qui suscitent un moindre accueil public, il nous coûte de montrer que nous le faisons par fidélité aux mêmes convictions sur la dignité de la personne humaine et sur le bien commun...  (Extraits de: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François)

l'Église, le sel de la terre 

Le Pape précise que globalement personne ne met en cause l'investissement de l'Eglise dans les nombreux domaines de la solidarité, et de l'aide aux nécessiteux. Bien souvent elle est sollicitée comme médiatrice pour favoriser la paix, la concorde, l'environnement, la défense de la vie, les droits de l'homme etc.

Dans d'autres domaines, comme celui de la famille, le point de vue de l'Eglise est souvent beaucoup plus contesté.

Le mariage tend à être vu comme une simple forme de gratification affective qui peut se constituer de n'importe quelle façon et se modifier selon la sensibilité de chacun. Mais la contribution indispensable du mariage à la société dépasse le niveau de l'émotivité et des nécessités contingentes du couple. Comme l'enseignent les évêques français, elle ne naît pas «du sentiment amoureux, par définition éphémère, mais de la profondeur de l'engagement pris par les époux qui acceptent d'entrer dans une union de vie totale»

Rejetant une forme de pessimisme que pourrait engendrer la sécularisation de l'Occident, le Pape considère que sa culture, qui a été façonnée par une évangélisation en profondeur, recèle en elle-même les semences que l'Esprit Saint y a dispensées.

Le substrat chrétien de certains peuples – surtout occidentaux – est une réalité vivante.

Nous trouvons là, surtout chez les personnes qui sont dans le besoin, une réserve morale qui garde les valeurs d'un authentique humanisme chrétien. Un regard de foi sur la réalité ne peut oublier de reconnaître ce que sème l'Esprit Saint. Cela signifierait ne pas avoir confiance dans son action libre et généreuse, penser qu'il n'y a pas d'authentiques valeurs chrétiennes là où une grande partie de la population a reçu le Baptême et exprime sa foi et sa solidarité fraternelle de multiples manières.

L'évangélisation doit tenir compte du passé des différentes cultures.

Le besoin d'évangéliser les cultures pour inculturer l'Évangile est impérieux. Dans les pays de tradition catholique, il s'agira d'accompagner, de prendre soin et de renforcer la richesse qui existe déjà, et dans les pays d'autres traditions religieuses ou profondément sécularisés, il s'agira de favoriser de nouveaux processus d'évangélisation de la culture, bien qu'ils supposent des projets à très long terme. Nous ne pouvons pas ignorer, toutefois, qu'il y a toujours un appel à la croissance. Chaque culture et chaque groupe social a besoin de purification et de maturation.

Que révèle la « culture populaire » ?

Une culture populaire évangélisée contient des valeurs de foi et de solidarité qui peuvent provoquer le développement d'une société plus juste et croyante, et possède une sagesse propre qu'il faut savoir reconnaître avec un regard plein de reconnaissance.

Attention aux hypothétiques révélations privées !

Il est aussi vrai que parfois, plus que sur l'impulsion de la piété chrétienne, l'accent est mis sur les formes extérieures de traditions de certains groupes, ou d'hypothétiques révélations privées considérées comme indiscutables. Il existe un certain christianisme fait de dévotions, précisément d'une manière individuelle et sentimentale de vivre la foi, qui ne correspond pas en réalité à une authentique "piété populaire".

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Au Maroc où je me suis rendu à l'invitation de religieuses libanaises qui tiennent, là-bas, trois écoles pour des élèves majoritairement musulmans, un des prêtres français que j'ai rencontré m'a dit ceci : « Ici, mon cher confrère, vous allez comprendre de quelle manière l'Église est le sel de la terre. Nous ne cherchons ni à convertir ni à baptiser. Nous essayons seulement de vivre l'esprit des béatitudes. C'est à travers cet esprit que se fait la découverte des valeurs chrétiennes. » Et j'ai pu constater l'amitié et la reconnaissance des Marocains pour ces religieuses et pour les prêtres. Cela m'a fait penser à ce que notre pape Jean-Paul II n'a cessé de nous appeler à construire : la Civilisation de l'Amour. Au Maroc, l'Église aime, sert, partage, prie. Elle est sel et lumière.

Seigneur, aide-moi à rester à tout instant immergé en toi afin que je sois un bon sel qui donne le goût du divin au monde. Aide-moi à savoir communiquer le goût de ton Amour pour tous les hommes sans distinction. Fais que je sois capable aussi de purifier ce qui est corrompu en ayant le courage de proclamer ma foi. Aide-moi à éclairer le chemin de ceux qui te cherchent. Aide-moi à rassurer par ta Lumière ceux qui ont peur d'être submergés par les ténèbres du désespoir. Aide-moi à ne pas succomber à la tentation de briller par moi-même. Fais qu'en chacune de mes actions ce soit toi que je laisse transparaître. Tu es ma Lumière et mon Salut. (D'après L'Evangile en Prières)

   


 


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