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Premières lueurs de la "pentecôte d’amour"

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A lire du §117 au §119: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Drapeau Libanais

Paraissant évoquer le désir bruyamment affirmé par certains chrétiens de voir toute démarche d’évangélisation rester figée et présentée dans un formalisme intangible et "de toujours", le Pape François puise dans son dictionnaire des termes particulièrement forts pour rappeler que l’ Esprit Saint souffle où Il veut et quand Il veut :
- non à un christianisme monoculturel et monocorde,
- sacralisation vaniteuse de notre propre culture, etc.

Bien comprise, la diversité culturelle ne menace pas l’unité de l’Église. C’est l’Esprit Saint, envoyé par le Père et le Fils, qui transforme nos coeurs et nous rend capables d’entrer dans la communion parfaite de la Sainte Trinité où tout trouve son unité. Il construit la communion et l’harmonie du peuple de Dieu. L’Esprit Saint lui-même est l’harmonie, de même qu’il est le lien d’amour entre le Père et le Fils. C’est lui qui suscite une grande richesse diversifiée de dons et en même temps construit une unité qui n’est jamais uniformité mais une harmonie multiforme qui attire. L’évangélisation reconnaît avec joie ces multiples richesses que l’Esprit engendre dans l’Église. Ce n’est pas faire justice à la logique de l’incarnation que de penser à un christianisme monoculturel et monocorde. S’il est bien vrai que certaines cultures ont été étroitement liées à la prédication de l’Évangile et au développement d’une pensée chrétienne, le message révélé ne s’identifie à aucune d’entre elles et il a un contenu transculturel. C’est pourquoi, en évangélisant de nouvelles cultures ou des cultures qui n’ont pas accueilli la prédication chrétienne, il n’est pas indispensable d’imposer une forme culturelle particulière, aussi belle et antique qu’elle soit, avec la proposition de l’Évangile. Le message que nous annonçons a toujours un revêtement culturel, mais parfois dans l’Église nous tombons dans une sacralisation vaniteuse de la propre culture, avec laquelle nous pouvons manifester plus de fanatisme qu’une authentique ferveur évangélisatrice.

Notre Pape François n’est pas européen c’est ainsi qu’il apporte sa touche d’indépendance vis-à-vis de l’Europe en particulier, il se fait le porte parole de "l’Eglise d’Asie" qui frappe à la porte pour que soient reconnues "les formes légitimes appropriées à chaque culture".

Les évêques de l’Océanie ont ainsi demandé que chez eux l’Église "fasse comprendre et présente la vérité du Christ en s’inspirant des traditions et des cultures de la région" et ils ont souhaité que "tous les missionnaires travaillent en harmonie avec les chrétiens autochtones pour faire en sorte que la foi et la vie de l’Église soient exprimées selon des formes légitimes appropriées à chaque culture". Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire, car la foi ne peut pas être enfermée dans les limites de la compréhension et de l’expression d’une culture particulière. Il est indiscutable qu’une seule culture n’épuise pas le mystère de la rédemption du Christ.

Le Pape veut dépasser nos techniques et nos programmations évangélisatrices si bonnes soient-elles en apparence. Il rappelle que l’Esprit Saint est le seul chef d’orchestre au point que tout baptisé est détenteur du discernement appelé "sensus fidei" même s’il ne dispose pas les moyens de l’exprimer avec précision.

Dans tous les baptisés, du premier au dernier, agit la force sanctificatrice de l’Esprit qui incite à évangéliser. Le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction que le rend infaillible “in credendo”. Cela signifie que quand il croit il ne se trompe pas, même s’il ne trouve pas les paroles pour exprimer sa foi. L’Esprit le guide dans la vérité et le conduit au salut. Comme faisant partie de son mystère d’amour pour l’humanité, Dieu dote la totalité des fidèles d’un instinct de la foi – le sensus fidei – qui les aide à discerner ce qui vient réellement de Dieu. La présence de l’Esprit donne aux chrétiens une certaine connaturalité avec les réalités divines et une sagesse qui leur permet de les comprendre de manière intuitive, même s’ils ne disposent pas des moyens appropriés pour les exprimer avec précision.

A travers ces propos qui n’ont rien de révolutionnaires par rapport au message évangélique, on prend conscience de cette Église plus ouverte à l’action de l’Esprit Saint que le Pape François appelle de ses vœux. Ce sont les premières lueurs de la "pentecôte d’amour" annoncée par saint Jean XXIII et tous ses successeurs.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Après avoir concédé à Pierre certains pouvoirs, tu les étends aux autres apôtres qui, avec lui comme chef, seront les piliers de la future Église qui naîtra à la Pentecôte. Qu’est-ce qui fera l’unité entre eux ? Ton nom. Dans la Bible, le nom est l’expression même de la personne. L’Église ne sera pas un rassemblement quelconque de croyants ou l’addition de plusieurs personnes, ce sera une communauté réunie en ton nom, c’est-à-dire en toi, vivant de ton enseignement et le plus possible en conformité avec lui. "Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux", assures-tu. C’est dire que ce ne sont plus les préjugés ou les opinions de chacun qui prévalent, mais ton Esprit. C’est ce qui rend efficace la prière de l’Église car elle devient TA prière. Échange d’amour avec ton Père dans lequel les croyants, rassemblés dans la même foi, sont entraînés. (Tiré de l’Evangile en prières)


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