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Une synthèse du message évangélique

Bertrand Lemaire

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A lire du §143 au §145 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Une synthèse du message évangélique

L’homélie, toujours l’homélie ... C’est dire l’importance qu’y attache le Pape François. Ce moment, généralement hebdomadaire pour beaucoup, revêt une importance capitale qui doit stimuler l’ardeur du cœur au lieu de susciter l’ennui ! Le Seigneur parle par ton intermédiaire dit-il au prédicateur...

Le défi d’une prédication inculturée consiste à transmettre la synthèse du message évangélique, et non des idées ou des valeurs décousues.
Là où se trouve ta synthèse, là se trouve ton cœur. La différence entre faire la lumière sur la synthèse et faire la lumière sur des idées décousues entre elles est la même qu’il y a entre l’ennui et l’ardeur du cœur. Le prédicateur a la très belle et difficile mission d’unir les cœurs qui s’aiment : celui du Seigneur et ceux de son peuple. Le dialogue entre Dieu et son peuple renforce encore plus l’Alliance qu’il y a entre eux et resserre le lien de la charité. Durant le temps de l’homélie, les cœurs des croyants font silence et Le laissent leur parler. Le Seigneur et son peuple se parlent de mille manières directement, sans intermédiaires.
Cependant, dans l’homélie ils veulent que quelqu’un serve d’instrument et exprime leurs sentiments, de manière à ce qu’ensuite, chacun puisse choisir comment continuer sa conversation.
La parole est essentiellement médiatrice et demande non seulement les deux qui dialoguent, mais aussi un prédicateur qui la repropose comme telle, convaincu que "ce n’est pas nous que nous proclamons, mais le Christ Jésus, Seigneur ; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus" (2 Co 4, 5).

Le cœur de l’homélie passe par le cœur du prédicateur, lui même imprégné du cœur de la Révélation et du cœur de l’Eglise, pour rejoindre le cœur du peuple fidèle.

Parler avec le cœur implique de le tenir, non seulement ardent, mais aussi éclairé par l’intégrité de la Révélation et par le chemin que cette Parole a parcouru dans le cœur de l’Église et de notre peuple fidèle au cours de l’histoire. L’identité chrétienne, qui est l’étreinte baptismale que nous a donnée le Père quand nous étions petits, nous fait aspirer ardemment, comme des enfants prodigues – et préférés en Marie – à l’autre étreinte, celle du Père miséricordieux qui nous attend dans la gloire. Faire en sorte que notre peuple se sente comme entre ces deux étreintes est la tâche difficile mais belle de celui qui prêche l’Évangile.

Lorsque le Pape François prêche à la chapelle sainte Marthe chaque matin, son naturel donne l’impression d’une conversation familière et spontanée. En fait, il exprime "le trop plein" de sa méditation profonde, "ruminée" longuement dans un échange personnel avec son Seigneur. Le cœur de son propos jaillit de son propre "cœur à cœur". Telle est la trame de ce qu’il appelle "la préparation" d’une homélie.

La préparation de la prédication est une tâche si importante qu’il convient d’y consacrer un temps prolongé d’étude, de prière, de réflexion et de créativité pastorale. Avec beaucoup d’affection, je désire m’attarder à proposer un itinéraire de préparation de l’homélie. Ce sont des indications qui pour certains pourront paraître évidentes, mais je considère opportun de les suggérer pour rappeler la nécessité de consacrer le temps nécessaire à ce précieux ministère.
Certains curés soutiennent souvent que cela n’est pas possible en raison de la multitude des tâches qu’ils doivent remplir ; cependant, j’ose demander que chaque semaine, un temps personnel et communautaire suffisamment prolongé soit consacré à cette tâche, même s’il faut donner moins de temps à d’autres engagements, même importants. La confiance en l’Esprit Saint qui agit dans la prédication n’est pas purement passive, mais active et créative. Elle implique de s’offrir comme instrument (cf. Rm 12, 1), avec toutes ses capacités, pour qu’elles puissent être utilisées par Dieu. Un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus.

Au fil de ces paragraphes, l’on découvre combien la tâche de nos prêtres et de nos diacres est exigeante, François semble presque leur proposer l’image du pélican qui se perce le cœur pour nourrir ses petits ...

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Seigneur, il y a un lien réel entre la fidélité à ta Parole et le don de ton Esprit Saint. Un cœur obéissant est ouvert à l’Esprit. Et Lui, préserve et fait fructifier en nous ta Parole.
Il nous permet de l’intérioriser, de l’approfondir, de la comprendre avec l’intelligence du cœur. Il fait de nous tes disciples, capables de rendre compte de l’espérance qui nous habite, et de témoigner de notre foi en toi auprès de ceux que nous côtoyons. Le Paraclet nous conduit vers la Vérité, vers la Charité, vers la paix intérieure, vers la sérénité. Par l’Esprit Saint nous participons à l’échange d’amour entre ton Père et toi : "Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous". Ce n’est pas notre amour qui provoque l’amour de Dieu pour nous. C’est son amour pour nous qui enflamme nos cœurs sous l’action de l’Esprit Saint. (Extraits de l’Evangile en prières)


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