ImprimerEnvoyer

La lecture spirituelle

Bertrand Lemaire

Changer taille:

A lire du §152 au §153 inclus : Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Lectio Divina

Sans être directement inséré au cœur de la séquence sur l’homélie, le Pape François précise au prédicateur le premier "passage obligé" pour bien accomplir sa mission : la "lectio divina".

Il existe une modalité concrète pour écouter ce que le Seigneur veut nous dire dans sa Parole et pour nous laisser transformer par son Esprit. Et c’est ce que nous appelons "lectio divina".
Elle consiste dans la lecture de la Parole de Dieu à l’intérieur d’un moment de prière pour lui permettre de nous illuminer et de nous renouveler.
Cette lecture orante de la Bible n’est pas séparée de l’étude que le prédicateur accomplit pour identifier le message central du texte ; au contraire, il doit partir de là, pour chercher à découvrir ce que dit ce message lui-même à sa vie. La lecture spirituelle d’un texte doit partir de sa signification littérale.
Autrement, on fera facilement dire au texte ce qui convient, ce qui sert pour confirmer ses propres décisions, ce qui s’adapte à ses propres schémas mentaux. Cela serait, en définitive, utiliser quelque chose de sacré à son propre avantage et transférer cette confusion au peuple de Dieu.
Il ne faut jamais oublier que parfois, "Satan lui-même se déguise bien en ange de lumière " (2 Co 11, 14).

Que fait le Pape depuis l’heure de son lever, à quatre heure et demi du matin, jusqu’à sept heure, moment de sa messe ? Il met en pratique, avant de donner son homélie à la chapelle de sainte Marthe, les conseils qu’il prodigue aux prédicateurs : il s’approprie pour lui même les leçons et les fruits de la lecture du jour qu’il doit présenter aux fidèles.

En présence de Dieu, dans une lecture calme du texte, il est bien de se demander par exemple : “Seigneur, qu’est-ce que ce texte me dit à moi ? Qu’est-ce que tu veux changer dans ma vie avec ce message ? Qu’est-ce qui m’ennuie dans ce texte ? Pourquoi cela ne m’intéresse-t-il pas ? ” ou : “Qu’est-ce qui me plaît, qu’est-ce qui me stimule dans cette Parole ? Qu’est-ce qui m’attire ? Pourquoi est-ce que cela m’attire ? ”.
Quand on cherche à écouter le Seigneur, il est normal d’avoir des tentations. Une d’elles est simplement de se sentir gêné ou oppressé, et de se fermer sur soi-même ; une autre tentation très commune est de commencer à penser à ce que le texte dit aux autres, pour éviter de l’appliquer à sa propre vie. Il arrive aussi qu’on commence à chercher des excuses qui permettent d’affaiblir le message spécifique d’un texte. D’autres fois, on retient que Dieu exige de nous une décision trop importante, que nous ne sommes pas encore en mesure de prendre. Cela porte beaucoup de personnes à perdre la joie de la rencontre avec la Parole, mais cela voudrait dire oublier que personne n’est plus patient que Dieu le Père, que personne ne comprend et ne sait attendre comme lui. Il invite toujours à faire un pas de plus, mais il n’exige pas une réponse complète si nous n’avons pas encore parcouru le chemin qui la rend possible. Il désire simplement que nous regardions avec sincérité notre existence et que nous la présentions sans feinte à ses yeux, que nous soyons disposés à continuer de grandir, et que nous lui demandions ce que nous ne réussissons pas encore à obtenir.

Après s’être mis "à l’écoute de la Parole" nous verrons prochainement le deuxième "passage obligé" du prédicateur : se mettre "à l’écoute du peuple".

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Avec toi, Seigneur, pas d’activisme, même motivé par les meilleures intentions. Nous nous croyons souvent très importants et indispensable notre action. Mais tu nous rappelles qu’il y a un temps pour donner et un temps pour "se remplir". Si ton disciple ne prend pas le temps de s’abreuver à ta source, il court le risque de "se dessécher" et de se laisser emporter. Soit il sombrera dans le découragement, soit s’arc-boutant sur sa vanité, il comptera sur lui seul pour continuer. Dans les deux cas, il aura mis en péril la mission et trahi ta confiance (…)
L’âme de tout apostolat n’est-elle pas la prière ? Une mission apostolique peut-elle réussir si elle n’est pas sous-tendue par le contact direct avec toi ? Ce n’est qu’en nous plongeant en toi que nous recevrons la force nécessaire à la mission. Te suivre est une lutte quotidienne pour préférer l’Amour à l’efficacité de la réussite. (Extraits de l’Evangile en prières)


Powered by Web Agency