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Pour que notre coeur se remplisse de visages et de noms!

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A lire du §272 au §274 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Bain De Foule

François nous propose une définition actualisée du mot "missionnaire" : rencontrer tout être humain avec amour et découvrir en lui quelque chose de Dieu. Cette démarche nous fait grandir dans notre vie spirituelle.

L’amour pour les gens est une force spirituelle qui permet la rencontre totale avec Dieu, à tel point que celui qui n’aime pas son frère "marche dans les ténèbres" (1 Jn 2, 11), "demeure dans la mort" (1 Jn 3, 14) et "n’a pas connu Dieu" (1 Jn 4, 8). Benoît XVI a dit que "fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu", et que l’amour est la source de l’unique lumière qui "illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir". Ainsi, quand nous vivons la mystique de nous approcher des autres, afin de rechercher leur bien, nous dilatons notre être intérieur pour recevoir les plus beaux dons du Seigneur. Chaque fois que nous rencontrons un être humain dans l’amour, nous nous mettons dans une condition qui nous permet de découvrir quelque chose de nouveau de Dieu. Chaque fois que nos yeux s’ouvrent pour reconnaître le prochain, notre foi s’illumine davantage pour reconnaître Dieu. Il en ressort que, si nous voulons grandir dans la vie spirituelle, nous ne pouvons pas cesser d’être missionnaires. L’œuvre d’évangélisation enrichit l’esprit et le cœur, nous ouvre des horizons spirituels, nous rend plus sensibles pour reconnaître l’action de l’Esprit, nous fait sortir de nos schémas spirituels limités. En même temps, un missionnaire pleinement dévoué, expérimente dans son travail le plaisir d’être une source, qui déborde et rafraîchit les autres. Seul celui qui se sent porter à chercher le bien du prochain, et désire le bonheur des autres, peut être missionnaire. Cette ouverture du cœur est source de bonheur, car "il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir" (Ac 20, 35). Personne ne vit mieux en fuyant les autres, en se cachant, en refusant de compatir et de donner, en s’enfermant dans le confort. Ce n’est rien d’autre qu’un lent suicide.

Le Pape contredit clairement le slogan si couramment exprimé : "dans le cadre privé croyez ce que vous voulez, mais dans le domaine public n’en faites pas état." Il ajoute que nous sommes dans ce monde précisément pour être missionnaire.

La mission au cœur du peuple n’est ni une partie de ma vie ni un ornement que je peux quitter, ni un appendice ni un moment de l’existence.
Elle est quelque chose que je ne peux pas arracher de mon être si je ne veux pas me détruire. Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde. Je dois reconnaître que je suis comme marqué au feu par cette mission afin d’éclairer, de bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer.
Là apparaît l’infirmière dans l’âme, le professeur dans l’âme, le politique dans l’âme, ceux qui ont décidé, au fond, d’être avec les autres et pour les autres. Toutefois, si une personne met d’un côté son devoir et de l’autre sa vie privée, tout deviendra triste, et elle vivra en cherchant sans cesse des gratifications ou en défendant ses propres intérêts. Elle cessera d’être peuple.

Le Pape François nous révèle l’origine profonde de son comportement extérieur, qui souvent peut nous surprendre : sa soif de rencontrer les gens, de manifester son affection, d’aller aux "périphéries", d’accueillir les pauvres ! Chaque être humain est infiniment sacré parce qu’il est à l’image de Dieu.

Pour partager la vie des gens et nous donner généreusement, nous devons reconnaître aussi que chaque personne est digne de notre dévouement.
Ce n’est ni pour son aspect physique, ni pour ses capacités, ni pour son langage, ni pour sa mentalité ni pour les satisfactions qu’elle nous donne, mais plutôt parce qu’elle est œuvre de Dieu, sa créature. Il l’a créée à son image, et elle reflète quelque chose de sa gloire. Tout être humain fait l’objet de la tendresse infinie du Seigneur, qui habite dans sa vie. Jésus Christ a versé son précieux sang sur la croix pour cette personne. Au-delà de toute apparence, chaque être est infiniment sacré et mérite notre affection et notre dévouement. C’est pourquoi, si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, cela justifie déjà le don de ma vie. C’est beau d’être un peuple fidèle de Dieu. Et nous atteignons la plénitude quand nous brisons les murs, pour que notre cœur se remplisse de visages et de noms !

En conclusion de cette séquence sur "le plaisir spirituel d’être un peuple", le Pape nous rappelle que le fait de constituer un peuple ne résulte pas principalement de ses structures ou de son organisation. C’est Dieu Créateur qui projette au cœur de chacune de ses créatures cette part de lui-même qui constitue la vocation unique de tout être humain. Être missionnaire commence par notre souci de découvrir cette étincelle divine possédée par tous, y compris par les plus pauvres. C’est de là que nait ce "plaisir d’être un peuple".

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Je comprends, Seigneur, que la charité fraternelle résume tout. Elle est la marque spéciale de la vie surnaturelle. En la personne de nos frères, c’est toujours toi que nous touchons. Tu es en chaque homme, même le plus défiguré par la souffrance (…) Quand je regarde le pape Jean-Paul II serrant dans ses bras un enfant sidéen ou une Mère Teresa se penchant sur un lépreux mourant, avec le sourire aux lèvres et le feu dans le cœur ; quand j’observe ces milliers d’ouvriers de l’Évangile qui œuvrent, tel le levain, au cœur de la pâte humaine, je réalise que tes paroles ne sont pas utopiques. Ces témoins de ton infinie tendresse sont les véritables "porte-parole" de ton enseignement et, plus encore, "porte-cœur" de ton amour. (Extraits de l’Evangile en prières)


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