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Etape nouvelle pour l’évangélisation de toujours

Bertrand Lemaire

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Pape Francois Et Sainte Famille

François est le premier Pape à ne pas avoir participé, comme évêque ou comme expert, au concile Vatican II. Comme ses prédécesseurs, il poursuit la mise en œuvre de "cette étape nouvelle pour l’évangélisation de toujours". Ses nombreuses références au Bienheureux Paul VI en témoignent.

L’année de la Miséricorde est une des conséquences du souci des Pères conciliaires de rejoindre tout homme et tous les hommes, que leur pauvreté soit matérielle ou spirituelle. Pour couper court à toute autre interprétation, François s’inscrit clairement dans de ce grand mouvement de continuité et de fidélité à ce Concile dont l’Église célèbre le cinquantenaire.

4. J’ai choisi la date du 8 décembre pour la signification qu’elle revêt dans l’histoire récente de l’Eglise. Ainsi, j’ouvrirai la Porte Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du Concile œcuménique Vatican II. L’Eglise ressent le besoin de garder vivant cet événement. C’est pour elle que commençait alors une nouvelle étape de son histoire. Les Pères du Concile avaient perçu vivement, tel un souffle de l’Esprit, qu’il fallait parler de Dieu aux hommes de leur temps de façon plus compréhensible. Les murailles qui avaient trop longtemps enfermé l’Eglise comme dans une citadelle ayant été abattues, le temps était venu d’annoncer l’Evangile de façon renouvelée. Etape nouvelle pour l’évangélisation de toujours. Engagement nouveau de tous les chrétiens à témoigner avec plus d’enthousiasme et de conviction de leur foi. L’Eglise se sentait responsable d’être dans le monde le signe vivant de l’amour du Père.

Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononcées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire: "Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés". Dans la même perspective, lors de la conclusion du Concile, le bienheureux Paul VI s’exprimait ainsi : "Nous voulons plutôt souligner que la règle de notre Concile a été avant tout la charité … La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile…. Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été purifiées et bénies… toute cette richesse doctrinale ne vise qu’à une chose : servir l’homme. Il s’agit, bien entendu, de tout homme, quels que soient sa condition, sa misère et ses besoins".

Animé par des sentiments de gratitude pour tout ce que l’Eglise a reçu, et conscient de la responsabilité qui est la nôtre, nous passerons la Porte Sainte sûrs d’être accompagnés par la force du Seigneur Ressuscité qui continue de soutenir notre pèlerinage. Que l’Esprit Saint qui guide les pas des croyants pour coopérer à l’œuvre du salut apporté par le Christ, conduise et soutienne le Peuple de Dieu pour l’aider à contempler le visage de la miséricorde.

Au fil de la semaine :

L’Enfant Jésus est venu habiter parmi nous, non pour y être de passage ou partager un peu de notre temps, mais pour partager notre vie et recevoir nos vœux. Aujourd'hui comme hier il entend vivre avec et pour nous.

Notre monde qui, à Noël, devient le sien, lui tient à cœur. C'est ce que la crèche nous rappelle. Dans son immense miséricorde, Dieu s'est penché sur l'humanité pour demeurer à ses côtés. La crèche nous dit que le Seigneur n'impose rien par la force.

Il n'a pas changé l'histoire de façon grandiose pour nous sauver, mais est venu en toute simplicité et humilité...

Les sources franciscaines témoignent de ce que saint François voulait que la crèche fasse voir et exprime l'absence de ce qui est nécessaire à un nouveau-né. Mais la crèche, qui exprime aussi l'honneur de la simplicité, exalte la pauvreté et salue la pauvreté et l'humilité. Pape François, le 18 décembre 2015


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