Le miracle du soleil

Le grand miracle annoncé par la Vierge Marie aux enfants de Fatima aura bien lieu le 13 octobre 1917. Il y a donc tout juste cent ans.

Même de nos jours, les météos les plus performantes n’auraient jamais eu l’audace d’annoncer la tenue d’une aurore boréale annonçant une prochaine guerre, et encore moins la date précise d’un événement cosmique. Trois jeunes bergers illettrés ont eu ce privilège, suite à une information venue du ciel par la voix de la Vierge Marie.

Depuis les débuts de l’ère chrétienne, un tel évènement est probablement unique ! Tous les anticléricaux du Portugal ont pensé prendre les enfants "la main dans le sac" : ce mensonge de taille allait enfin décrédibiliser ce qu’ils racontaient depuis le mois de mai précédent.

Cette sixième apparition a peut-être un peu occulté les messages qui ont émaillés les cinq premières ! En effet il n’est pas courant de voir 70.000 personnes, croyantes ou incroyantes, assister à une aventure cosmique de cette importance. Dans cette foule impressionnante massée sous une pluie battante et les pieds dans la boue à la Cova da Iria en ce 13 octobre, chacun attendait "l’évènement" avec foi ou dérision.

En revanche, la dimension spirituelle de cette apparition dépasse ce que les yeux humains ont pu voir à travers le miracle du soleil, d’ou l’importance d’en revisiter le déroulement.

Marie s’est assez pourtant peu exprimée lors de sa venue, en ce 13 octobre. Elle annonce qu’elle est Notre-Dame du Rosaire, qu’elle souhaite la réalisation d’une chapelle, qu’il faut continuer à réciter son chapelet et que la guerre va bientôt se terminer. Elle supplie que l’on cesse d’offenser son Fils.

Le Ciel laisse ensuite parler les éléments naturels qui sont plus perceptibles que la parole seule. Ouvrant les mains, Notre-Dame les fait se réfléchir sur le soleil et pendant qu’elle s’élève, le reflet de sa propre lumière continue à se projeter sur le soleil.

Laissons à un professeur de l’université de Coimbra le soin de nous exposer ce qu’il a vécu et vu dès le départ de la Vierge Marie :
"J’étais à la distance d’un peu plus de deux cents mètres ... La pluie tombait à verse sur nos têtes et, ruisselant le long de nos habits, les détrempaient complètement. Enfin, on arriva vers deux heures de l’après-midi, (heure officielle qui, en réalité, correspond à midi solaire). Quelques instants auparavant le soleil radieux avait percé l’épais rideau de nuage qui le tenait caché. Tous les regards se levèrent vers lui, comme attirés par un aimant. Je le vis comme pareil à un disque brillant mais non éblouissant. On eu dit une roue lisse, découpée dans les valves argentées d’un coquillage. Il brillait nettement dans son centre et dans sa circonférence. Le soleil tournait sur lui-même avec une rapidité bouleversante. Tout à coup retentit de toute cette foule une grande clameur, comme un cri d’angoisse ! Tout en gardant sa vitesse de rotation il se précipitait sur la terre, menaçant de nous écraser sous le poids de son immense masse de feu ? Ce furent des secondes d’une émotion terrifiante !"

Pendant les dix minutes au cours desquelles la foule contemplait le miracle du soleil, les trois pastoureaux découvraient le triptyque des mystères du Rosaire que leur présentait la Vierge :

- Mystères joyeux :
A côté du soleil, se tenaient saint Joseph, avec l’Enfant Jésus dans les bras, et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l’Enfant Jésus bénissaient le monde, en traçant un signe de croix de leur main.

- Mystères douloureux :
Notre-Seigneur était vêtu de rouge et Notre-Dame de violet. Notre-Seigneur bénissait le monde.

- Mystères glorieux :
La Vierge, sous l’aspect de Notre-Dame du Carmel, tenait dans sa main droite le scapulaire.

Tels sont, en bref, les évènements dont nous célébrons le centenaire en ce 13 octobre 2017. Retenons pour nos vies que le véritable "secret" de Fatima se résume à : "Priez, faites pénitence et convertissez-vous", à l’image de cette foule qui, sous l’effet de la crainte, se frappait la poitrine.

---