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Le dialogue interreligieux

Bertrand Lemaire

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A lire du §250 au §252 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois A Jerusalem

L’objet du dialogue interreligieux consiste en une rencontre avec les croyants des religions non chrétiennes. La progression de ce dialogue s’effectue marche par marche. Il portera, au départ, sur une simple conversation concernant la vie humaine, en évoquant ses joies et ses peines.

Une attitude d’ouverture en vérité et dans l’amour doit caractériser le dialogue avec les croyants des religions non chrétiennes, malgré les divers obstacles et les difficultés, en particulier les fondamentalismes des deux parties. Ce dialogue interreligieux est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et par conséquent est un devoir pour les chrétiens, comme pour les autres communautés religieuses. Ce dialogue est, en premier lieu, une conversation sur la vie humaine, ou simplement, comme le proposent les évêques de l’Inde, une "attitude d’ouverture envers eux, partageant leurs joies et leurs peines". Ainsi, nous apprenons à accepter les autres dans leur manière différente d’être, de penser et de s’exprimer. De cette manière, nous pourrons assumer ensemble le devoir de servir la justice et la paix, qui devra devenir un critère de base de tous les échanges.
Un dialogue dans lequel on cherche la paix sociale et la justice est, en lui-même, au-delà de l’aspect purement pragmatique, un engagement éthique qui crée de nouvelles conditions sociales.
Les efforts autour d’un thème spécifique peuvent se transformer en un processus dans lequel, à travers l’écoute de l’autre, les deux parties trouvent purification et enrichissement. Par conséquent, ces efforts peuvent aussi avoir le sens de l’amour pour la vérité.

La rampe d’escalier qui accompagne chaque marche à gravir symbolise le souci permanent de maintenir ferme nos convictions les plus profondes.
Un syncrétisme conciliateur ferait abstraction des valeurs dont nous ne sommes pas propriétaires.

Dans ce dialogue, toujours aimable et cordial, on ne doit jamais négliger le lien essentiel entre dialogue et annonce, qui porte l’Église à maintenir et à intensifier les relations avec les non chrétiens. Un syncrétisme conciliateur serait au fond un totalitarisme de ceux qui prétendent pouvoir concilier en faisant abstraction des valeurs qui les transcendent et dont ils ne sont pas les propriétaires. La véritable ouverture implique de se maintenir ferme sur ses propres convictions les plus profondes, avec une identité claire et joyeuse, mais "ouvert à celles de l’autre pour les comprendre" et en "sachant bien que le dialogue peut être une source d’enrichissement pour chacun". Une ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les problèmes ne sert à rien, parce qu’elle serait une manière de tromper l’autre et de nier le bien qu’on a reçu comme un don à partager généreusement. L’Évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer, se soutiennent et s’alimentent réciproquement.

Le Pape discerne avec raison la présence grandissante de l’Islam dans les pays de tradition chrétienne.
Le Pape évoque aussi, à juste titre, la dévotion des musulmans envers Marie (au Liban, chrétiens et musulmans fêtent ensemble l’Annonciation, le 25 mars, qui est une fête chômée par tous), même si le Coran prend ses distances par rapport à la Mère de Jésus telle que nous la vénérons.

La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande importance.
Ils sont aujourd’hui particulièrement présents en de nombreux pays de tradition chrétienne, où ils peuvent célébrer librement leur culte et vivre intégrés dans la société. Il ne faut jamais oublier qu’ils "professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour". Les écrits sacrés de l’Islam gardent une partie des enseignements chrétiens ; Jésus Christ et Marie sont objet de profonde vénération ; et il est admirable de voir que des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes de l’Islam sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux. En même temps, beaucoup d’entre eux ont la profonde conviction que leur vie, dans sa totalité, vient de Dieu et est pour lui. Ils reconnaissent aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et d’agir avec miséricorde envers les plus pauvres.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Nous disons en libanais : "el emm bitlemm : la mère rassemble". Que Marie, notre mère à tous, nous réunisse sous son manteau virginal pour que nous lui ressemblions dans sa manière d’écouter et de transmettre la Parole de Dieu. (Extraits de Marie et la Parole, Cedrus Libani n°79)


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