ImprimerEnvoyer

Un cœur ouvert

Mgr Mansour Labaky

Changer taille:

Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Un cœur ouvert

Sachez que si votre cœur n’est pas ouvert, il devient ignoble. Le cœur est pareil à un moulin. Si vous y mettez du blé, il produira de la farine. Si vous y mettez des pierres, vous récolterez des cailloux. En clair, il vous rend la monnaie de votre pièce.

Mettez la lumière de Dieu dans un cœur, il diffusera de la lumière sur le monde. Mais si le système éducatif est mauvais, nos enfants seront à plaindre : ils ne feront rien de bien de leur vie.

Devant tant de conflits dans le monde, de dureté de cœur, de corruption, chacun d’entre nous doit se demander : mon cœur ne manque-t-il pas de tendresse, de bonté ? N’aurais-je pas dû vivre en utilisant mes capacités d’aimer, comme Dieu me l’a appris ? Tâchons d’avoir un cœur d’enfant envers Dieu, un cœur de frère pour notre prochain et un cœur de juge pour nous-mêmes. Alors la paix habitera nos cœurs.

Vous avez tous entendu parler du capucin Abouna Yaaqoub, fondateur da Congrégation des Sœurs de la Croix, aujourd’hui bienheureux (c’est la première étape vers la canonisation). Savez-vous comment il a commencé ? En réunissant deux ou trois religieuses pour s’occuper de personnes handicapées ou malades, dans une petite maison à Deir-el-Salib (cette maison existe toujours).

Un jour, il fut appelé à l’hôpital de Wadi Bou-Jamil où un prêtre souhaitait se confesser. Il s’y rendit, monta au deuxième étage et trouva deux hommes barbus alités dans une chambre. Il demanda au premier :

- "Est-ce toi qui a demandé à me voir ?
- Non, Vénérable, je suis un cheikh druze".
L’autre patient - qui se révéla être un prêtre - lui dit alors avec une grande émotion : "C’est moi, Abouna, qui t’ai fait appeler pour communier".

Dès son retour, le Père Jacques demanda à Sœur Marie Zoughaib, la co-fondatrice, de se rendre à cet hôpital et de ramener avec elle ce prêtre âgé et malade, afin de l’installer dans sa propre chambre. Ainsi il pourrait finir ses jours dignement, célébrer sa messe et réciter ses prières.

Ce fut le point de départ de cette Congrégation sans laquelle le Liban serait aujourd’hui asphyxié, tel un cœur démuni de bonté et d’amour.

Un cœur sans tendresse est un cœur handicapé. Pour que notre cœur soit à l’image de celui du Seigneur, il nous faut exhaler autour de nous un amour parfumé et imbibé d’arôme divin.

Lorsqu’on demandait au Père Kawkabani comment faire pour contempler le visage de Dieu, il répondait :

"Mon cœur désire te voir,
O face de mon Dieu, te verrai-je ?
Non, mon fils, si tu veux vraiment voir mon visage,
Regarde celui de ton prochain
Et tu verras mon visage étonnant".


Powered by Web Agency