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Le chien de César

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Le Chien De Cesar

Notre Seigneur aimait les animaux, à tel point qu’il s’est comparé une fois à une mère poule: "Jérusalem, Jérusalem, toi la ville qui tue les prophètes, combien de fois n’ai-je pas souhaité, sans y arriver, réunir autour de moi tes enfants, comme la poule qui réunit ses poussins sous son aile protectrice!". Notre Seigneur a aussi choisi de monter sur le dos d’un ânon pour entrer dans Jérusalem. Il nous a également conseillé d’être prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Mais Notre Seigneur n’avait pas de chien.

Pourtant je vais vous raconter aujourd’hui l’histoire d’un chien, celui de César. L’empereur avait donc un chien qui n’avait nullement conscience de son privilège d’appartenir à César. Il se comportait comme tous les autres chiens : il aboyait, mangeait de la viande, etc. Ce qui finit par déplaire à l’un des gardes du palais qui se rendit auprès de l’empereur pour lui dire: "Est-il possible, auguste maître, que votre chien n’ait pas droit un traitement de faveur ? Les enfants lui lancent des pierres comme à n’importe quel vulgaire chien. Les gens devraient savoir que ce chien vous appartient!".

César ordonna alors de mettre autour du cou de son chien un écriteau avec cette phrase (que je vous livre telle quelle en latin) : "Noli me tangere, Caesaris sum" ; ce qui signifie : "Ne me touchez pas, j’appartiens à César". Depuis ce jour, personne n’osa plus s’approcher du fameux chien.

Nous appartenons à Jésus. Rien n’est visible sur nos fronts, mais c’est gravé dans nos cœurs depuis notre baptême, notre première communion, depuis que nous avons goûté au divin : "Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon". Depuis que nous avons ressenti cet état de grâce nous envahir au point de pouvoir repousser Satan, le mal, ou tous ceux qui veulent nous mettre à l’épreuve, en leur déclarant : "Non, j’appartiens au Christ, qui me protège par sa grâce".

Pourquoi apprend-on parfois qu’un homme a trahi son épouse avec une telle en particulier ? C’est que celle-ci a des mœurs légères. Lorsque nous marchons sur les pas de Jésus, nous rayonnons. Personne n’ose nous tenter.

À l’époque romaine, on conseilla à un homme politique, très fortuné, d’envoyer un émissaire auprès de son adversaire pour tenter de le rallier à son parti en lui proposant beaucoup d’argent. En rentrant de sa mission, l’émissaire avoua à son maître qu’il serait plus facile de modifier la trajectoire d’un astre que de faire renoncer cet homme à ses principes politiques : il était incorruptible.

Une fois, le poète Ounssi Al-Hajj, en parlant de notre grand poète Saïd Akl qui composait des poèmes depuis quarante ans, a remarqué : "Saïd Akl est un poète qui ne peut gâcher son style, quand bien même il tente de le faire".

Notre cœur est habité par la Grâce, ce qui devrait inciter les gens à nous dire : "Rien ne peut enlaidir votre âme".


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