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« QUI AIME BIEN CHÂTIE BIEN »

Bertrand Lemaire

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Qui Aime Bien Chatie BienVoyez quelle dose d’illusion je porte ! Et là je parle en réalité, j’ai beau être moine depuis des années, j’en reste là parce que c’est un long chemin à découvrir à travers la consécration.

Ce qui est grand et ce qui est beau en moi c’est ce qui dépend de Marie et spécialement ce qui dépend de Marie, juste après mon péché, qui généralement n’est pas trop grave, grâce à Dieu les moines ne commettent pas des péchés mortels tous les jours et vous non plus !

Mais ce qui est plus grave que nos péchés, et là je ne diminue pas la gravité du péché, c’est cet espèce d’état de découragement dans lequel ça me laisse, alors que justement le but de la consécration à Marie, qui conforte mon baptême et en renouvelle la grâce, c’est précisément au moment où il y a une chute qu’arrive une sorte de coup de fouet, une bonne gifle de la Mère. Ça fait du bien une bonne gifle de la mère ! Qui aime bien châtie bien ! Il faut savoir que la Vierge donne des gifles et si vous ne le saviez pas, cela fait du bien…

Vous savez que sainte Françoise Romaine en a reçu une de son ange gardien, si les anges gardiens lui ont donné une gifle au moment d’une médisance de sa part, c’est une gifle d’amour et aujourd’hui peut-être a-t-on perdu cette relation : « Qui aime bien châtie bien » ! On ne laisse pas faire n’importe quoi. Si votre enfant boit du poison vous l’en empêchez, le péché c’est du poison.

Notre Dame nous aide à ne pas le commettre mais si nous le commettons, elle est là aussitôt pour nous repêcher, donc encore une fois je crois que c’est le test le plus sûr et le plus vrai de ma consécration à Marie, de la réalité de cette consécration dans ma vie, c’est qu’après une chute aussitôt je lui dise « Maman » avec une pleine confiance ; alors je peux dire : oui elle est vraiment dans ma vie non seulement d’homme nouveau mais même dans ma vie d’homme ancien qui s’en remet totalement à elle, qui est totalement dans sa dépendance.

Auprès de l’unique médiateur, le fils de Dieu qui vient faire de moi un fils adoptif du Père céleste, il y a une médiatrice, j’ai besoin d’une médiatrice qui m’approche de lui qui me prend par la main et qui me dit : « Mon petit, laisse-toi faire, je vais te conduire, il m’a donné à toi comme sa mère pour le former en toi. A Nazareth, c’est même moi qui lui ai appris à dire Abba Père, laisse toi faire, je vais t’apprendre à toi aussi à dire Abba pour que tu lui ressembles ».

Marie qui a les secrets de l’Esprit Saint sait exactement comment prendre chacun d’entre nous sans faire violence à notre liberté, elle nous laisse toujours libres mais agit avec beaucoup de douceur et en même temps avec de la poigne. Il y a les deux : La dulcis Virgo Maria et en même temps terrible comme une armée rangée en bataille, je vous assure que quand elle sent le démon qui rôde quelque part elle n’est pas commode et elle a raison. Pour nous c’est une garantie c’est une assurance tous risques ! Le diable existe, il nous fait des crocs en jambe pour tenter de nous faire tomber, mais elle est là avec douceur et fermeté.

La colonne vertébrale de la consécration, telle que nous la propose saint Louis Marie, part du baptême par lequel nous devenons fils et fille adoptif et nous aide à cheminer vers le terme de notre vie en acceptant que Jésus soit parfaitement formé en nous c’est à dire qu’il n’y ait plus qu’une joie, celle d’appartenir au Père. (Extraits du livre « En haute mer »)


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